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Tout savoir sur le FIV : le sida du chat
Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !
Tout propriétaire de chat a au moins une fois déjà entendu parler du « sida du chat ». C’est une des maladies félines les plus connues, qui est spécifique aux chats, et causée par le virus de l’immunodéficience féline (ou FIV). Elle est parfois confondue avec la Leucose, une autre maladie grave, causée par le virus FeLV, qui fait aussi partie des rétrovirus. On vous aide à y voir plus clair avec notre guide complet sur le FIV, ou sida du chat.
Le sida du chat, ou FIV (virus de l’immunodéficience féline), est une maladie virale qui affaiblit le système immunitaire des chats, les rendant plus vulnérables aux infections et maladies.
Il est causé par le virus de l’immunodéficience féline (FIV), qui appartient à la famille des rétrovirus. Ce virus, bien que similaire au VIH chez les humains, est spécifique aux chats. Le FIV attaque le système immunitaire du chat en ciblant les globules blancs, en particulier les cellules T, essentielles pour la défense contre les infections.
Le FIV se transmet principalement par les morsures profondes entre chats, souvent lors de bagarres, car le virus est présent dans la salive. Les chats mâles non castrés qui vivent à l’extérieur et qui sont plus exposés aux combats de territoire sont donc particulièrement à risque.
La transmission peut aussi se produire plus rarement de la mère au chaton avant la naissance ou par le lait, mais cela reste exceptionnel. Les simples contacts, comme le partage de gamelles, la litière ou la proximité sans bagarre, ne suffisent généralement pas pour transmettre le virus, mais si cela n’est pas exclu (le léchage d’une plaie augmente évidemment les risques, par exemple). En effet, le virus a besoin d'un contact direct et profond avec le sang ou les tissus internes pour infecter efficacement un autre chat.
Il est même aujourd’hui prouvé que les chats FIV+ et FIV- cohabitant ensemble (sans bagarres) se transmettent rarement le virus.
Une étude1 menée par Litster, A. L. (2014) a permis de mettre en lumière la réalité de la transmission du FIV entre chats cohabitants dans deux refuges pour chats. L’étude visait à documenter :
Les résultats de cette étude sont clairs :
Il est donc clair que la transmission du FIV entre chats n’est pas si courant, et souligne l'importance des morsures profondes comme principal mode de transmission.
Non, le sida du chat, causé par le virus de l'immunodéficience féline (FIV), n'est pas transmissible à l’homme. Le FIV est spécifique aux félins et ne peut infecter que les chats.
Malgré des similarités avec le VIH humain, puisqu’il affaiblit aussi le système immunitaire, le VIF est biologiquement différent et ne peut ni se transmettre aux humains, ni à d’autres espèces animales.
A retenir
Il est parfaitement possible de vivre avec un chat FIV+ : vous ne pouvez pas contracter le virus.
Il est difficile de donner une liste de symptômes car le sida du chat se compose de plusieurs phases, et chacune d’elle a des caractéristiques spécifiques. Découvrons les différentes phases de la maladie et les différents symptômes associés.
La première phase est la phase aiguë : elle se passe peu de temps après l'infection. Le chat peut alors présenter de légers symptômes comme de l’hyperthermie, des troubles digestifs, un abattement… Cette phase est souvent passagère et passe même inaperçue.
Ensuite vient la phase asymptomatique (latente), pendant laquelle le virus entre dans une phase de latence qui peut durer des années. Pendant ce temps, le chat semble en bonne santé et peut ne présenter aucun symptôme.
Enfin, il y a la phase de l’immunodéficience : avec le temps, le FIV affaiblit le système immunitaire du chat, le rendant plus susceptible aux infections, maladies chroniques, ou inflammations, processus tumoraux et pré-tumoraux. Cette phase prend du temps (plusieurs mois ou années) et peut être divisée en trois phases :
Nous l’avons vu, un chat qui a un FIV peut vivre de très nombreuses années sans symptômes, pendant la phase latente. Néanmoins, lorsque le chat entre dans la phase de l’immunodéficience, plusieurs symptômes peuvent vous alerter :
Attention, c’est symptômes ne sont pas forcément propres au FIV. Quels que soient les symptômes, allez consulter votre vétérinaire pour effectuer des analyses.
Seul un test chez votre vétérinaire peut confirmer la présence du virus FIV chez votre chat. Le dépistage du sida du chat se fait très facilement par un prélèvement sanguin. Le résultat du test est très rapide (en moins d’une heure).
Mon chat s’est bagarré, dois-je faire un test ?
Si votre chat revient avec une morsure ou des blessures, prévoyez de réaliser un test FIV environ 2 mois après. En effet, les anticorps (détectés via le test) peuvent prendre plusieurs semaines à se développer.
Il existe un vaccin contre le sida du chat, mais n’est en réalité pas disponible. Ce vaccin a été commercialisé quelques années aux USA et au Canada. Cependant :
Il n’existe pas de traitement contre le sida du chat : c’est une maladie incurable. Lorsque qu’un chat est porteur du FIV et sort de sa phase latente, le traitement consiste simplement à soigner les différentes infections et maladies opportunistes causées par l’affaiblissement de son système immunitaire.
Le coût du « traitement » du sida du chat dépend donc uniquement du type de maladies et infections qui apparaitront au cours de la phase de l’immunodéficience et de leur fréquence.
Le meilleur moyen pour empêcher un chat d’avoir le FIV est d’éviter le contact avec des chats porteurs du virus, et les potentielles bagarres. Pour cela, la meilleure solution reste la stérilisation de votre chat, qui a pour effet de réduire son agressivité et sa territorialité, diminuant ainsi le risque de bagarre et de morsures.
Le FIV se caractérise par une phase de latence qui peut durer plusieurs années, pendant laquelle le virus peut être présent dans l’organisme sans provoquer de symptômes notables.
De nombreux chats FIV+ peuvent donc mener une vie normale et active sans montrer de signes cliniques pendant une longue période : d’ailleurs leurs vies sont souvent comparables à celle d’un chat non infecté.
Plusieurs facteurs peuvent influencer l’espérance de vie :
Dans une étude2 réalisée par Elodie Bizien, faite sur des chats FIV+ suivis sur deux ans, les taux de mortalité pour les chats infectés étaient de :
Attention
Ces chiffres peuvent sembler élevés en raison du biais lié à l’état de santé des chats testés, qui étaient déjà sous soins vétérinaires (souvent pour des problèmes de santé). En conséquence, ces chiffres représentent surtout les cas avancés ou compliqués.
Bien que le FIV affaiblisse le système immunitaire, ce n’est pas une maladie systématiquement fatale ou à progression rapide comme la leucose. Dans les faits, un chat FIV+ peut parfois vivre presque aussi longtemps qu’un chat non infecté, en particulier s’il reste asymptomatique et reçoit des soins vétérinaires réguliers.
1 Litster, A. L. (2014). Transmission of feline immunodeficiency virus (FIV) among cohabiting cats in two cat rescue shelters. The Veterinary Journal, 201(2), 184-188.
2 Elodie Bizien. Contribution à l’étude de l’épidémiologie de l’infection du chat par le FeLV et le FIV : étude de la survie chez des chats malades et sains en Haute-Garonne. Médecine vétérinaire et santé animale. 2001. ffdumas-04656750