Syndrome de la queue de cheval chez le chien : c’est quoi ?

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Le syndrome de la queue de cheval chez le chien

Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !

Le syndrome de la queue de cheval chez le chien est une affection assez peu connue du grand public. Ce syndrome n’est pas une pathologie très fréquente chez le chien, et les causes peuvent être multiples. Les conséquences du syndrome sont également variables, allant de la boiterie à la paralysie des membres postérieurs.

Syndrome de queue de cheval chez le chien : de quoi il s’agit ?

Le syndrome de la queue de cheval chez le chien est une affection qui touche la partie basse de la colonne vertébrale, là où la moelle épinière se termine et où partent de nombreux nerfs vers les pattes arrière, la queue et certains organes.

Pour vulgariser cette affection qui est assez technique, il faut imaginer une autoroute (canal vertébral) où passent des fils électriques (les nerfs). Si cette autoroute est rétrécie ou endommagée, cela provoque des douleurs, des difficultés à bouger ou des problèmes pour contrôler certains muscles. C’est le principe du syndrome de la queue de cheval !

Où est situé le problème, exactement ?

Le syndrome de la queue de cheval chez le chien se situe à l'extrémité de la colonne vertébrale, dans la région lombo-sacrée. Ce syndrome englobe les atteintes des nerfs qui partent de la fin de la moelle épinière et descendent dans la queue.

Pourquoi utilise-t-on le terme « queue de cheval » ?

Le terme « queue de cheval » est la description anatomique qui fait référence au faisceau de nerfs situés à l’extrémité de la moelle épinière. En fait, lorsque celle-ci s’arrête, les nerfs continuent de s’étendre dans le canal vertébral, formant un faisceau de nerfs qui ressemble aux crins d’une queue de cheval.

syndrome queue de cheval chien

Quelles sont les causes du syndrome de la queue de cheval chez le chien ?

Le syndrome de la queue de cheval chez le chien n’est pas causé par un seul facteur : il peut être lié à divers problèmes qui compressent ou irritent les nerfs, là où se trouve la "queue de cheval" (le plus souvent dans la région lombo-sacrée). Parmi les causes possibles de l’apparition de ce syndrome, on trouve :

  • sténose lombo-sacrée : rétrécissement du canal vertébral causé par l’usure des vertèbres ou des disques intervertébraux, lié souvent à l’âge ;
  • hernie discale : dans ce cas, un disque situé entre deux vertèbres se déplace et comprime les nerfs ;
  • spondylarthrose déformante : une formation d’ostéophytes (en forme de « becs de perroquets ») autour des vertèbres réduit l’espace disponibles pour les nerfs ;
  • fractures ou luxations, par exemple après un accident ;
  • malformations ;
  • tumeurs vertébrales.

Il n’y a donc pas une seule cause possible à ce syndrome : elles peuvent être d’origine mécanique, traumatique, infectieuses ou encore tumorales : le résultat étant la compression des nerfs, généralement dans la région lombo-sacrée.

L’étude1 de Flückiger, M., Damur-Djuric, N., Hässig, M., & al. (2006) a mis en lumière un lien entre la présence de vertèbres de transition lombo-sacrées (anomalie) et le syndrome de la queue de cheval chez le chien. Dans cette étude, 3,5 % des 4000 chiens témoins sans signes du syndrome présentaient des vertèbres de transition lombo-sacrées, tandis que 16,3 % des 92 chiens atteints du syndrome avaient l’anomalie.

Il en est ressorti que :

  • Les chiens ayant des vertèbres de transition lombo-sacrées étaient 8 fois plus susceptibles de développer un syndrome de la queue de cheval que ceux sans ;
  • Les chiens avec des vertèbres de transition lombo-sacrées développaient le syndrome 1 à 2 ans plus tôt que les chiens sans l’anomalie.

syndrome queue de cheval chien

Quelles sont les symptômes d’un syndrome de la queue de cheval chez le chien ?

Les symptômes liés au syndrome de la queue de cheval chez le chien sont également variables en fonction des nerfs touchés et de la gravité.

Un chien atteint du syndrome aura généralement du mal à se lever, aura tendance à boiter, sera plus réticent à faire de l’exercice à cause de la douleur, située au niveau de la zone du bas du dos ou à la base de la queue. Cette douleur peut aussi entraîner des gémissements de la part du chien. Le syndrome peut aussi entraîner une paralysie des membres postérieurs, des sphincters et de la vessie.

Si votre chien présente un ou plusieurs symptômes, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire.

Existe-t-il un traitement contre ce syndrome ?

Oui, il existe des traitements pour le syndrome de la queue de cheval chez le chien, mais leur choix dépend de la cause, de la gravité des symptômes et de l’état général du chien. Selon les cas et le stade du syndrome, le traitement peut être médicamenteux ou chirurgical.

Lorsque les symptômes sont légers, des anti-inflammatoires et du repos sont souvent prescrits. Des techniques de massage sont aussi possibles. Cependant, si cela n’est pas efficace, la compression peut être levée par intervention chirurgicale : disque hernié, tumeur...

Parfois, lorsque les nerfs ne sont pas trop touchés, le chien opéré peut même en ressortir sans séquelles, et voit ainsi ses douleurs et problèmes disparaître. Cela dépend donc en partie du stade de prise en charge et de la cause du syndrome. Dans tous les cas, c’est le vétérinaire qui saura quelle est la meilleure solution pour soulager ou guérir votre toutou !

berger allemand

Certaines races sont prédisposées au syndrome de la queue de cheval

La morphologie de certaines races, mais aussi leur activité physique, ou même leur prédisposition génétique font qu’elles sont plus ou moins susceptibles de contracter le syndrome de la queue de cheval. Parmi les races à risque, on note :

  • Races de grande taille: Berger Allemand, Labrador, Golden Retriever, Rottweiler, Dobermann…
  • Races de travail/sportives: Border Collie, Malinois, Husky, Boxer…

Plus généralement, l’âge et le poids sont aussi des facteurs de risque chez tous les chiens. En effet, avec l’âge les chiens sont plus susceptibles d’avoir de l’arthrose ou une sténose. Le poids va quant à lui exercer une certaine pression sur la colonne vertébrale.

On ajoute que toujours selon l’étude1 de Flückiger, M., Damur-Djuric, N., Hässig, M., & al. (2006) :

  • les bergers allemands sont 8 fois plus à risque de développer un syndrome par rapport aux autres races ;
  • Les chiens mâles sont 2 fois plus susceptibles de développer le syndrome que les femelles.

berger allemand


Références

1Flückiger, M., Damur-Djuric, N., Hässig, M., & al. (2006). A lumbosacral transitional vertebra in the dog predisposes to cauda equina syndrome