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Piroplasmose chien - babésiose
Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !
La piroplasmose du chien, aussi appelée babésiose canine, est une maladie parasitaire transmise par les tiques. Elle s’attaque aux globules rouges et peut être très grave si elle n’est pas traitée rapidement. En France, c’est l’une des maladies vectorielles les plus courantes chez le chien. Heureusement, les traitements sont plutôt efficaces et donnent de très bons résultats.
L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur la piroplasmose (ou babésiose) chez le chien.
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Mon tarif personnaliséLa piroplasmose est une maladie parasitaire du sang chez le chien, due à des protozoaires du genre Babesia. Ces micro-organismes envahissent les globules rouges de l’animal, s’y multiplient puis les font éclater, provoquant une anémie (diminution des globules rouges) souvent sévère. Le terme « piroplasmose » vient d’ailleurs de la forme en poire que prennent ces parasites dans les globules rouges au microscope.
Le parasite responsable appartient le plus souvent à l’espèce « Babesia canis » en France. Il existe bien d’autres espèces de Babesia qui peuvent également infecter les chiens. Les chiens sont de loin les animaux les plus touchés par cette maladie. Le chat, le cheval ou encore le bovin peuvent également (mais plus rarement) contracter la maladie.
La babésiose du chien se transmet par la piqûre de tiques infectées par le parasite. Lorsque la tique se nourrit du sang du chien, elle lui inocule le parasite via sa salive. Les tiques vectrices de la piroplasmose du chien sont notamment du type Dermacentor (principalement) et Rhipicephalus. En général, il faut que la tique reste fixée au moins quelques heures sur le chien pour que la transmission ait lieu. C’est pour cette raison que si vous constatez qu’une tique a mordu votre chien, vous devez la retirer rapidement pour diminuer les risques.
Toutes les piqûres de tiques ne transmettent pas la babésiose, et heureusement ! Parmi les principaux facteurs de risques que l’on peut relever :
Non, la maladie de la piroplasmose n’est pas contagieuse directement de chien à chien. Un chien malade ne peut pas transmettre la babésiose canine à un autre par simple contact, léchage ou par proximité : le parasite doit obligatoirement passer par une tique pour être transmis.
C’est une question fréquente : est-ce que je peux attraper la babésiose de mon chien ou des tiques qu’il porte ? Pas d’inquiétude : la babésiose canine n’est pas une zoonose directe. Le parasite responsable (Babesia canis) n’infecte normalement pas l’être humain.
Pour autant, sachez que l’humain peut (rarement) attraper la babésiose, mais elle est dû à d’autres espèces de Babesia. Evidemment, on rappelle aussi que les tiques peuvent transmettre d’autres maladies aux humains, la plus connue étant bien sûr la maladie de Lyme.
La piroplasmose existe dans toute la France métropolitaine, mais son incidence varie beaucoup selon les régions. Historiquement, la maladie est très fréquente dans la moitié sud du pays. Le Sud-Ouest en particulier est considéré comme une zone à haut risque, et notamment les départements de l’Ariège et du Gers. Le pourtour du Massif Central et certaines régions de l’Est (Lorraine, Alsace…) sont également fortement touchés.
Néanmoins, ces dernières années, on observe une extension des foyers de babésiose vers de nouvelles zones, y compris plus au nord. Cela s’explique par le changement climatique, les tiques remontant vers le nord. En clair, aucune région n’est totalement à l’abri.
La prévention de la piroplasmose chez le chien repose avant tout sur la lutte contre les tiques, en limitant les risques de morsure et en les éliminant rapidement le cas échéant. Voici quelques conseils de prévention :
La babésiose ayant pour effet de détruire les globules rouges, cela provoque une anémie. Les symptômes de la piroplasmose chez le chien sont :
En plus de ces symptômes, le chien peut parfois avoir des difficultés à respirer, des saignements (pétéchies), des troubles neurologiques (convulsions) ou une grosse rate palpable.
Bon, en pratique, le trio « fièvre + abattement + urines brunes » chez un chien qui a pu être piqué par une tique doit immédiatement faire penser à la piroplasmose. Contactez rapidement votre vétérinaire si c’est le cas.
Quelle est la période d’incubation de la piroplasmose ?
Les symptômes apparaissent généralement une à deux semaines après la piqûre infectante (incubation de 7 à 21 jours en moyenne, mais parfois seulement quelques jours).
Pour diagnostiquer la piroplasmose canine, votre vétérinaire peut effectuer plusieurs tests, successivement ou en combinaison :
Le traitement doit être instauré en urgence, dès que la maladie est suspectée ou confirmée, car plus on traite tôt, meilleures sont les chances de guérison. La piroplasmose canine se traite par :
Heureusement, dans la majorité des cas pris à temps, on observe souvent une amélioration en 24 à 48 heures : la fièvre tombe, l’état général s’améliore, l’urine redevient progressivement claire sur quelques jours. Le chien reprend l’appétit et recouvre ses forces en quelques jours à quelques semaines selon l’ampleur de l’anémie.
Il existe un vaccin contre la piroplasmose canine. Cependant attention, ce vaccin contre Babesia canis a une immunité partielle : il ne prévient pas à 100% l’infection. Loin de là, même !
Il est difficile d’obtenir des données précises sur l’efficacité du vaccin contre la babésiose canine. Certaines sources évoquent une efficacité de 80%, d’autres mettent en avant que le vaccin réduirait d’environ 26% le risque de développer la maladie…
On peut aussi citer une étude1 rétrospective menée à Lyon sur 142 chiens atteints de babésiose, qui montre que la vaccination réduit la sévérité des symptômes (33 % d’intensité en moins), atténue l’anémie, et pourrait prévenir les formes graves, bien que l’échantillon vacciné était trop petit pour conclure formellement sur la mortalité.
La vaccination reste donc une option utile en complément d’une bonne prévention antitique, surtout pour les chiens à risque élevé, mais elle n’empêche pas le chien de pouvoir contracter la maladie. Il a surtout vocation à aider à atténuer la maladie : les chiens vaccinés développent en général des formes moins graves, avec moins d’anémie et une convalescence plus rapide.
La piroplasmose du chien est une maladie grave, dont l’issue dépend principalement de la rapidité du diagnostic et du traitement.
Comme souvent, un chien jeune et robuste, traité dès les premiers signes, a de grandes chances de s’en sortir, tandis qu’un chien pris en charge tardivement, avec une forme foudroyante, peut malheureusement succomber malgré les soins intensifs.
Et contrairement à ce qui pourrait être perçu, la babésiose canine n’est pas si rare que ça ! Par exemple, une étude2 ayant analysé 77 cas de mortalité chez des chiots a mis en évidence que 3 d’entre eux (soit 3,89 %) étaient morts suite à une babésiose canine. Les chiots concernés avaient entre 20 et 45 jours seulement, montrant que la maladie peut toucher très tôt dans la vie. Ces cas illustrent la dangerosité de la piroplasmose chez les jeunes chiens, dont le système immunitaire est encore immature.
Parfois, les babésies peuvent provoquer des dommages au niveau de plusieurs organes : reins, foie, pancréas… qui peuvent laisser des séquelles permanentes (insuffisance rénale chronique, fragilité hépatique). Heureusement, dans la grande majorité des cas traités rapidement, le chien n’a pas de séquelle et reprend sa vie normale après quelques semaines de convalescence, une fois que leurs globules rouges se sont régénérés.
Si le chien a surmonté l’épisode aigu sans dommage majeur, son espérance de vie ne devrait pas être écourtée par la piroplasmose : il peut vivre de longues années en bonne santé.
En revanche, il n’est pas impossible qu’un chien qui a subi des atteintes rénales ou hépatiques sévères voit son espérance de vie un peu affectée en raison de problèmes chroniques. Chaque cas est particulier !
1 Léopold de Gevigney. Babésiose canine en France, étude clinique et efficacité de la vaccination. Sciences du Vivant [q-bio]. 2023. ffdumas-04398428f
2 Arulanandam, K., Sridhar, R., & Balachandran, C. (2020, July 1). Role of babesiosis in canine pup mortality.