Piroplasmose chien - babésiose

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La piroplasmose du chien (babésiose canine) : tout savoir sur cette maladie

Cet article et les informations qu’il contient ne remplace en aucun cas les conseils et avis de votre vétérinaire. En cas de doutes, symptômes, questions, prenez rendez-vous chez votre vétérinaire !

La piroplasmose du chien, aussi appelée babésiose canine, est une maladie parasitaire transmise par les tiques. Elle s’attaque aux globules rouges et peut être très grave si elle n’est pas traitée rapidement. En France, c’est l’une des maladies vectorielles les plus courantes chez le chien​. Heureusement, les traitements sont plutôt efficaces et donnent de très bons résultats.

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 Fiche maladie : Piroplasmose (Babésiose)

L'essentiel à retenir en un coup d’œil sur la piroplasmose (ou babésiose) chez le chien.

  •  Cause : parasite du sang du genre Babesia
  •  Symptômes : fièvre, fatigue, perte d’appétit, urines foncées, anémie, jaunisse, vomissements, parfois insuffisance rénale ou troubles neurologiques
  •  Transmission : piqûre de tique infectée
  •  Transmissible à l’homme : non
  •  Facteurs de risque : zone infestée de tiques, absence de traitement anti tique, saison printemps/automne
  •  Traitement : oui : injection de babésicide + soins de soutien
  •  Vaccin : oui (efficacité partielle, réduit la gravité des symptômes)
  •  Pronostic sans traitement : très grave, souvent mortel en quelques jours
  •  Pronostic avec traitement : bon si pris à temps, sinon mortalité entre 15% et 50% environ

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Babésiose – piroplasmose du chien : c’est quoi exactement ?

La piroplasmose est une maladie parasitaire du sang chez le chien, due à des protozoaires du genre Babesia. Ces micro-organismes envahissent les globules rouges de l’animal, s’y multiplient puis les font éclater​, provoquant une anémie (diminution des globules rouges) souvent sévère. Le terme « piroplasmose » vient d’ailleurs de la forme en poire que prennent ces parasites dans les globules rouges au microscope.

Le parasite responsable appartient le plus souvent à l’espèce « Babesia canis » en France​. Il existe bien d’autres espèces de Babesia qui peuvent également infecter les chiens. Les chiens sont de loin les animaux les plus touchés par cette maladie. Le chat, le cheval ou encore le bovin peuvent également (mais plus rarement) contracter la maladie.

Mode de transmission et facteurs de risques de la piroplasmose

Comment les chiens l’attrapent-ils ?

La babésiose du chien se transmet par la piqûre de tiques infectées par le parasite. Lorsque la tique se nourrit du sang du chien, elle lui inocule le parasite via sa salive​. Les tiques vectrices de la piroplasmose du chien sont notamment du type Dermacentor (principalement) et Rhipicephalus. En général, il faut que la tique reste fixée au moins quelques heures sur le chien pour que la transmission ait lieu. C’est pour cette raison que si vous constatez qu’une tique a mordu votre chien, vous devez la retirer rapidement pour diminuer les risques.

Quels sont les facteurs de risque ?

Toutes les piqûres de tiques ne transmettent pas la babésiose, et heureusement ! Parmi les principaux facteurs de risques que l’on peut relever :

  • Saison et climat : les tiques sont surtout actives au printemps et à l’automne (mais elles peuvent être présentes toute l’année selon les régions) ;
  • Contact dans des zones propices : les chiens qui se promènent régulièrement dans des zones où les tiques vivent (forêts, broussailles, hautes herbes, pâturages) sont naturellement plus à risque ;
  • Absence de protection antiparasitaire : un chien non protégé par un traitement antiparasitaire préventif (collier, pipette, comprimé) a évidemment plus de chances d’être mordu par une tique et donc d’attraper la piroplasmose ;
  • Exposition répétée : il est observé que dans les zones très endémiques, les chiens adultes ayant été piqués de nombreuses fois peuvent développer une certaine immunité partielle.

La piroplasmose est-elle contagieuse entre chiens ?

Non, la maladie de la piroplasmose n’est pas contagieuse directement de chien à chien. Un chien malade ne peut pas transmettre la babésiose canine à un autre par simple contact, léchage ou par proximité : le parasite doit obligatoirement passer par une tique pour être transmis​.

La transmission directe de piroplasmose à l’homme n’est pas possible

C’est une question fréquente : est-ce que je peux attraper la babésiose de mon chien ou des tiques qu’il porte ? Pas d’inquiétude : la babésiose canine n’est pas une zoonose directe. Le parasite responsable (Babesia canis) n’infecte normalement pas l’être humain.

Pour autant, sachez que l’humain peut (rarement) attraper la babésiose, mais elle est dû à d’autres espèces de Babesia. Evidemment, on rappelle aussi que les tiques peuvent transmettre d’autres maladies aux humains, la plus connue étant bien sûr la maladie de Lyme.

Quelles régions sont les plus à risque en France ?

La piroplasmose existe dans toute la France métropolitaine, mais son incidence varie beaucoup selon les régions. Historiquement, la maladie est très fréquente dans la moitié sud du pays​. Le Sud-Ouest en particulier est considéré comme une zone à haut risque, et notamment les départements de l’Ariège et du Gers. Le pourtour du Massif Central et certaines régions de l’Est (Lorraine, Alsace…) sont également fortement touchés​.

Néanmoins, ces dernières années, on observe une extension des foyers de babésiose vers de nouvelles zones, y compris plus au nord. Cela s’explique par le changement climatique, les tiques remontant vers le nord. En clair, aucune région n’est totalement à l’abri.

Conseils concrets pour prévenir l’infection

La prévention de la piroplasmose chez le chien repose avant tout sur la lutte contre les tiques, en limitant les risques de morsure et en les éliminant rapidement le cas échéant. Voici quelques conseils de prévention :

  • Pensez aux antiparasitaires ! Ils sont plutôt efficaces contre les tiques, à condition que vous soyez rigoureux et que vous n’oubliez pas de lui donner quand cela est nécessaire (par exemple tous les mois, selon le produit).
  • Une petite inspection après les sorties : après chaque promenade en nature, prenez le temps d’inspecter le pelage de votre toutou pour déceler la présence d’éventuelles tiques. Si c’est le cas, retirez-la à l’aide d’un tire-tique.
  • Évitez les zones à risque : si vous le pouvez, évitez de laisser votre chien se promener dans les hautes herbes pendant le printemps, et restez sur les sentiers.  
  • Pensez à la vaccination : si vous habitez dans une zone où les tiques sont très nombreuses, vous pouvez envisager de faire vacciner votre toutou contre la piroplasmose. Des rappels (tous les 6 ou 12 mois en général) sont évidemment nécessaires, ce qui a un coût. Aussi, sachez que ce vaccin a une efficacité d’environ 80%. N’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire !

Piroplasmose du chien : les symptômes

La babésiose ayant pour effet de détruire les globules rouges, cela provoque une anémie. Les symptômes de la piroplasmose chez le chien sont :

  • Une fièvre élevée (avec des frissons possibles),
  • De l’abattement et une fatigue intense,
  • Une perte d’appétit et troubles digestifs (dont des vomissements et parfois de la diarrhée) ;
  • Des muqueuses pâles ou jaunes : on observe que les gencives sont pâles à cause de l’anémie​. Parfois, au contraire, un teint jaunâtre (ictère) peut apparaître ;
  • Des urines foncées : c’est un signe assez typique. Cette urine anormalement foncée, brun rougeâtre, provient des pigments libérés lors de la destruction massive des globules rouges.

En plus de ces symptômes, le chien peut parfois avoir des difficultés à respirer, des saignements (pétéchies), des troubles neurologiques (convulsions) ou une grosse rate palpable.

Bon, en pratique, le trio « fièvre + abattement + urines brunes » chez un chien qui a pu être piqué par une tique doit immédiatement faire penser à la piroplasmose. Contactez rapidement votre vétérinaire si c’est le cas.

Quelle est la période d’incubation de la piroplasmose ?

Les symptômes apparaissent généralement une à deux semaines après la piqûre infectante (incubation de 7 à 21 jours en moyenne​, mais parfois seulement quelques jours).

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Diagnostic de la babésiose

Pour diagnostiquer la piroplasmose canine, votre vétérinaire peut effectuer plusieurs tests, successivement ou en combinaison :

  • Un frottis sanguin microscopique : c’est le moyen de diagnostic le plus courant et rapide. Le vétérinaire recherche au microscope la présence du parasite « Babesia » à l’intérieur des globules rouges ;
  • Des analyses sanguines générales : en parallèle, le vétérinaire réalise souvent une prise de sang pour mettre en évidence l’anémie (baisse des globules rouges) et parfois une thrombopénie (baisse des plaquettes) caractéristiques, ainsi que des signes d’atteinte des organes.
  • Des tests immunologiques, pour rechercher les anticorps dirigés contre « Babesia » dans le sang du chien.
  • Un test PCR, pour détecter directement l’ADN du parasite dans le sang.

Traitement de la piroplasmose du chien

Le traitement doit être instauré en urgence, dès que la maladie est suspectée ou confirmée, car plus on traite tôt, meilleures sont les chances de guérison. La piroplasmose canine se traite par :

  • des médicaments capables de tuer le parasite Babesia: cela prend généralement la forme d’une injection d’un antiparasitaire babésicide. Cela permet de stopper la destruction des globules rouges
  • des soins de support: comme nous l’avons vu, cela dépend de la sévérité de la maladie. Selon les cas, des soins de support intensifs peuvent être nécessaires en plus du médicament babésicide, afin de réhydrater le toutou, soutenir sa tension artérielle ou encore protéger ses organes​.

Heureusement, dans la majorité des cas pris à temps, on observe souvent une amélioration en 24 à 48 heures : la fièvre tombe, l’état général s’améliore, l’urine redevient progressivement claire sur quelques jours. Le chien reprend l’appétit et recouvre ses forces en quelques jours à quelques semaines selon l’ampleur de l’anémie.

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Un vaccin pour la babésiose canine existe

Il existe un vaccin contre la piroplasmose canine. Cependant attention, ce vaccin contre Babesia canis a une immunité partielle : il ne prévient pas à 100% l’infection. Loin de là, même !

Il est difficile d’obtenir des données précises sur l’efficacité du vaccin contre la babésiose canine. Certaines sources évoquent une efficacité de 80%, d’autres mettent en avant que le vaccin réduirait d’environ 26% le risque de développer la maladie…

On peut aussi citer une étude1 rétrospective menée à Lyon sur 142 chiens atteints de babésiose, qui montre que la vaccination réduit la sévérité des symptômes (33 % d’intensité en moins), atténue l’anémie, et pourrait prévenir les formes graves, bien que l’échantillon vacciné était trop petit pour conclure formellement sur la mortalité.

La vaccination reste donc une option utile en complément d’une bonne prévention antitique, surtout pour les chiens à risque élevé, mais elle n’empêche pas le chien de pouvoir contracter la maladie. Il a surtout vocation à aider à atténuer la maladie : les chiens vaccinés développent en général des formes moins graves, avec moins d’anémie et une convalescence plus rapide.

Chien atteint de piroplasmose : pronostic et espérance de vie

La piroplasmose du chien est une maladie grave, dont l’issue dépend principalement de la rapidité du diagnostic et du traitement.

  • Non traitée, elle est généralement fatale pour le chien, en quelques jours.
  • Avec un traitement approprié et instauré à temps, les statistiques vétérinaires rapportent un taux de mortalité de 15 à 50% : le pronostic est donc bien meilleur, mais des complications restent possibles.

Comme souvent, un chien jeune et robuste, traité dès les premiers signes, a de grandes chances de s’en sortir, tandis qu’un chien pris en charge tardivement, avec une forme foudroyante, peut malheureusement succomber malgré les soins intensifs.

Et contrairement à ce qui pourrait être perçu, la babésiose canine n’est pas si rare que ça ! Par exemple, une étude2 ayant analysé 77 cas de mortalité chez des chiots a mis en évidence que 3 d’entre eux (soit 3,89 %) étaient morts suite à une babésiose canine. Les chiots concernés avaient entre 20 et 45 jours seulement, montrant que la maladie peut toucher très tôt dans la vie. Ces cas illustrent la dangerosité de la piroplasmose chez les jeunes chiens, dont le système immunitaire est encore immature.

Un chien guéri de la piroplasmose peut-il avoir des séquelles ?

Parfois, les babésies peuvent provoquer des dommages au niveau de plusieurs organes : reins, foie, pancréas… qui peuvent laisser des séquelles permanentes (insuffisance rénale chronique, fragilité hépatique)​. Heureusement, dans la grande majorité des cas traités rapidement, le chien n’a pas de séquelle et reprend sa vie normale après quelques semaines de convalescence, une fois que leurs globules rouges se sont régénérés.

Espérance de vie d’un chien après la piroplasmose

Si le chien a surmonté l’épisode aigu sans dommage majeur, son espérance de vie ne devrait pas être écourtée par la piroplasmose : il peut vivre de longues années en bonne santé.

En revanche, il n’est pas impossible qu’un chien qui a subi des atteintes rénales ou hépatiques sévères voit son espérance de vie un peu affectée en raison de problèmes chroniques. Chaque cas est particulier !


Références 

1 Léopold de Gevigney. Babésiose canine en France, étude clinique et efficacité de la vaccination. Sciences du Vivant [q-bio]. 2023. ffdumas-04398428f

2 Arulanandam, K., Sridhar, R., & Balachandran, C. (2020, July 1). Role of babesiosis in canine pup mortality.